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Au secours mon enfant est surdoué

Au secours mon enfant est surdoué

Voici le témoignage d’une maman ayant un enfant surdoué

 

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Je suis maman de deux enfants, un garçon de 12 ans et une fille de 9 ans.

J’ai appris cet été que mon fils était un EIP c’est à dire un enfant intellectuellement précoce appelé aussi enfant surdoué. Et bien contrairement à ce que vous pouvez imaginer, je n’ai pas accueilli la nouvelle avec grand plaisir.
Bien sûr, à l’annonce des résultats du test de QI, j’étais fière, nous étions fiers d’avoir enfanté un « génie ». On imaginait déjà notre fils passant le BAC à 14 ans et l’ayant obtenu avec mention TB. On le voyait déjà arpenter les allées du campus de Harvard ou aux commandes d’un grand centre de recherche ou découvrant quelque chose d’exceptionnel pour l’Humanité. Bref, mon fils était devenu à nos yeux le futur Einstein.

Nous avons annoncé la nouvelle à nos familles respectives. Et comme, nous avons appris par la psychologue que la précocité était héréditaire, chaque famille revendiquait déjà la paternité de l’intelligence HYPER développée de mon fils.

Puis j’ai commencé à regarder mon fils différemment. Je le voyais à la fois comme un être exceptionnel (normal, c’est MON FILS !) mais aussi comme quelqu’un de différent, quelqu’un de hors norme, comme un adulte dans un corps d’enfant, comme quelqu’un qui a une autre perception du monde qui l’entoure.

Et puis, j’ai eu peur de ne pas savoir composer avec cet enfant, ne pas savoir apporter des réponses à ses nombreuses questions ou de ne pas comprendre son univers.

Mon autre angoisse concernait aussi sa sœur. Comment gérer cette différence sans faire de différence ? Comment allait-elle apprendre la nouvelle ? Allait-elle se sentir moins intelligente que son frère ? Peut-être qu’elle aussi a un QI élevé ? Dois-je aussi lui faire passer le test ? Bref, des milliards de questions se sont bousculées dans ma tête. Et j’ai besoin d’aide, j’ai besoin que l’on m’accompagne à faire les bons choix.

Comment en sommes nous arrivés là ?

En classe de 6ème, c’est à dire l’année scolaire passée, mon fils avait de bons résultats au collège mais pas forcément le meilleur de sa classe. Ces notes lui permettaient largement d’avoir les félicitations des professeurs. Mais ces derniers avaient fait le choix de l’alerter puis le sanctionner en lui donnant les compliments aux deux premiers trimestres puis rien au 3ème trimestre prétextant qu’il bavardait trop en classe.

Je me suis retrouvée à gérer une situation assez exceptionnelle  en fin d’année : de très bonnes notes, un passage haut la main en 5ème, deux fois une heure de colle pour ras le bol des professeurs de son attitude en classe, des mots dans le carnet de correspondance par trois professeurs différents sur une semaine. Je ne savais plus s’il fallait que je félicite mon fils pour son passage et ses notes ou s’il fallait que je le sanctionne pour son comportement en classe.

Je me suis donc confiée à une maman parent d’élève, que je connais bien . Je lui ai posé des questions sur le ressenti des professeurs à l’encontre de mon fils. Et sa réponse fut plutôt positive : un enfant plaisant et curieux, apprécié de ses pairs et ses professeurs, ayant de très grandes capacités mais trop à l’aise en classe. Elle me donne donc son avis personnel : ne crois tu pas que ton fils s’ennuie en classe ?

Puis j’interroge, une éducatrice spécialisée qui donne un nom au comportement de mon enfant et qui me conseille fortement de valider tout cela en passant un test de QI. Sans plus attendre, je prends RDV chez une psychologue qu’elle me recommande.

Je me rends donc au rendez-vous avec mon mari et mon fils pour SAVOIR, POUR COMPRENDRE…

Nous apportons avec nous les bulletins scolaires de toute la scolarité de mon enfant afin que la psychologue analyse ses résultats mais aussi les appréciations des maîtres et professeurs.

La psychologue l’interroge sur son rapport à l’école, sur sa perception de l’ école et sur les raisons du bavardage.

Elle fait un premier diagnostic, nous répond qu’il a tous les « symptômes » d’un enfant précoce, prend un nouveau rendez-vous avec nous pour effectuer le test de QI et nous conseille la lecture de « l’enfant surdoué , l’aider à grandir, l’aider à réussir » de Jeanne Siaud-Facchin. Je m’empresse d’acheter le livre et je le dévore le soir même.

Et là surprise, je découvre que mon fils n’a pas de gros points communs avec l’enfant surdoué décrit par la psychologue clinicienne. Oui, mon fils bavarde mais il a des copains, il n’est pas replié sur lui même, il a des bonnes notes et je n’ai rien détecté d’anormal ou d’exceptionnel dans sa petite enfance. C’est vrai qu’il a des conversations d’adultes (mais il est entouré que d’adultes ou de jeunes adultes comme des grands frères), un vocabulaire très développé (il ne lis jamais, il déteste les livres), il veut devenir architecte (je voulais bien être océanographe comme le commandant Cousteau), il donne son avis sur tout (mais nous l’avons toujours encouragé à le faire), il est fainéant (comme beaucoup de jeunes adolescents, non ?).

J’essaie tout de même de remonter le temps, et je me souviens qu’on reprochait à mon fils de trop bavarder depuis le CE2, qu’il est très à l’aise avec les adultes depuis toujours, qu’il s’est plaint très trop de l’école ou plutôt la manière d’enseigner des professeurs, et qu’il est très curieux et a une grande capacité pour ingurgiter des informations (vitesse impressionnante pour apprendre une poésie).

Mon fils passe alors le test. Il dure 1h30. Il est seul avec la psychologue. Le test est oral. Elle va l’interroger sur quatre niveau d’aptitude intellectuel :

la compréhension verbale : évaluation des acquis scolaires, de la culture générale, la richesse et la diversité du vocabulaire, et la mémoire.

le raisonnement perceptif : évaluation de la capacité à résoudre un problème, de la perception dans l’espace, capacité d’analyse et de raisonnement.

la mémoire de travail : évaluation de la capacité à conserver pour un temps très court des informations en mémoire et à manipuler mentalement ces informations.

l’échelle de vitesse de traitement : évaluation de l’aptitude de l’enfant à traiter rapidement et séquentiellement des informations visuelles simples.

Le verdict tombe au bout de 2h : son QI est de 146, c’est à dire supérieur à la moyenne des enfants de son âge.
La « normalité » se situe entre 80 et 110 , au delà de 130, on parle d’intelligence supérieure (précocité) et au delà de 145, c’est la classe des surdoués.

Mon mari bombe le torse, pense qu’il est responsable de tout, il a un sourire béat. Moi, je suis fière de ce bout-chou devenu presque grand mais je reste sur ma réserve, peut être parce que je ne réalise pas encore ou peut-être que je me rends compte que la tâche ne va pas être simple.

La psychologue nous parle de sauter de classe (1 voire 2) ou de l’inscrire dans une école spécialisée. C’est beau sur le papier, mais mon fils ne se sent pas différent, il veut rester avec des enfants de son âge. Comment vont se comporter ses futurs professeurs à l’annonce de la nouvelle ? Ne vont-ils pas me prendre pour une vantarde qui justifie les bavardages de son fils par une pseudo intelligence supérieure ?

J’apprends que mon fils n’est pas PLUS INTELLIGENT qu’un autre enfant mais qu’il a une INTELLIGENCE DIFFÉRENTE. Ce n’est pas de la SUPÉRIORITÉ mais de la DIFFÉRENCE. Nous vivons dans une société où pour se faire accepter, il faut rentrer dans un cadre. Et mon fils est en dehors de ce cadre. J’ai peur pour lui. J’ai peur qu’il ne soit pas compris. S’il est accompagné , je sais qu’il pourra réussir et faire de son « handicap » un atout.
Mon fils peut résoudre un problème mathématique complexe mais a des difficultés pour traduire des mètres en kilomètres. Comment je peux aider cet enfant dans ses apprentissages ? Je ne sais plus comment l’aborder pour ses devoirs ?

J’en veux à l’école de ne pas avoir mis le doigt sur le « problème » . Les réponses sont venues de moi, de mes interrogations, de mes recherches, de mes angoisses.
Les enseignants ne sont pas formés à détecter des enfants précoces et deviennent donc responsables des échecs futurs des ces enfants. Oui, parce qu’être surdoué peut mettre de nombreux enfants en difficultés scolaires . L’école n’est pas adaptée . L’école ne gère pas les différences… Il faut rentrer dans le moule pour y réussir. L’école vous laisse seule avec vos difficultés. Combien d’enfants sont largués, non parce qu’ils sont mauvais à l’école mais parce qu’on n’a pas su les accompagner, les motiver, les respecter ?
D’un commun accord avec la psychologue, je laisse mon fils effectué sa rentrée en 5ème tranquillement tout en gardant un œil attentif à ce qui va se passer en ce début d’année scolaire.

Au bout de 15 jours de cours, mon fils reviens avec 3 mots du professeur d’anglais sur le carnet : il participe de trop en classe, ne laisse pas le temps à ses camarades de s’exprimer et prend donc la parole sans qu’on lui demande. Il est puni et doit recopier sa leçon d’anglais 3 fois.

Je décide donc de réagir. N’ayant pas réussi à contacter la conseillère d’orientation et psychologue du collège (COP), j’appelle le professeur principal puis le principal adjoint pour leur annoncer la nouvelle. Une réunion va être fixée très prochainement afin de débattre de la situation et trouver une solution.

Ce qui me rassure c’est que le « problème » porte un nom et que nous (parents, professeurs et psychologue) allons essayer de le traiter et de l’accompagner.

En attendant, je l’ai inscrit à des cours d’arabe, des cours d’anglais, des cours de tennis et à l’école d’architecture pour enfant à Paris pour continuer à le stimuler.

A propos de l'auteur

11 commentaires

  1. Oumzaza

    Beaucoup de courage et de patience pour vous 🙂
    Que Dieu vous préserve et vous accompagne pour faire de ce don un bien qui ne se retournera pas contre lui, Dieu est Juste, avec une maman au top comme toi il a beaucoup de chance +++

    Réponse
    • Lucas

      Laissons les croyances religieuses en-dehors de ça veux-tu…

      Réponse
  2. Oufkir zineb

    Salam aleikoum,

    Je rencontres la même chose avec mon fils ayoub âgé de 13 ans. C un enfant précoce et j avoue que nous sommes un peu perdu pour sa scolarité. Et nous essayons de l accompagné au mieux

    Réponse
  3. leila

    Salam aleikoum

    j’imagine vos appréhensions et je vous souhaite la bonne guidée et les bons choix futurs pour votre fils
    Qu’Allah swt vous guide et guide votre fils.
    amin

    Réponse
  4. ISMAILI ALAOUI BRAHIM

    A vrais dire je suis vraiment ému d’apprendre la nouvelle, bien que des soupçons m’effleuraient avant, mais je n’avais aucune idée exacte, bref, le cas de mon votre fils est vraiment troublant car les écoles actuelles ne disposent pas d’un dispositif approprié pour faire face à son cas, nos pédagogues actuels ne se donne pas la peine de traiter cas par cas, et optent bien entendu pour les sanctions pour soit disant corriger ce genre de cas au lieu de s’appliquer à trouver le remède pour que tout le monde en profite. Mon conseil est de suivre les directives des spécialistes consultés en asseyant de faire comprendre aux auxiliaires éducatifs d’une façon plus audible votre souci.

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  5. Najat

    Salam.

    Qu Allah facilite!!!!nn1

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  6. djamila

    Bonjour mon fils a exactement vécu la même chose. Actuellement en 5eme. Depuis la maternelle il se faisait remarquer par son agitation. Et ce n’est qu’en 6e qu’il a passé un teste de QI .grâce à sa professeur d’histoire qui m’avait dit qu’il n’avait pas de problème de comportement et qu’à son avis il était précoce et s’ennuyait. ainsi ses professeurs ont reçu une formation pour prendre en charge un enfant précoce. Du coup les professeurs sont plus indulgent dans le bulletin il a toujours des mots pour bavardage. Dure dure…. Mais mon fils ne veut pas sauter de classe . Je me demande moi aussi comment je dois me comporter avec lui.

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  7. djamila

    Dans chaque académie il existe des référents pour eip

    Réponse
  8. nora

    Salam

    je vis la même chose avec mon fils EIP il a 14ans et est en seconde et je suis toujours convoquée par les professeurs à cause de son comportement il est en ligne de mire malheureusement même si je me suis battue pour l’aider j’ai posé mes armes et accepter que l’éducation nationale ne nous aidez pas beaucoup même s’il sont reconnus EIP il ne rentre pas dans le cadre de « mr tout le monde » la différence quelqu’elle soit est toujours difficile à faire accepter aux autres.
    Bon courage à tous ceux qui vivent ça

    Réponse
  9. siham

    Salem alaykoum ,
    D’abord, je vous remercie de ce partage.
    Mon fils est aussi EIP. Il a toujours été très bon élève , il s’intéresse à tout, très bon comportement …. el hamdoullillah . Seul hic : il a un problème de confiance en lui et est trop sensible . A l’école, il se laisse vite « manger » par les autres, il se sent « moins » que les autres … j’ai donc décidé de consulter … une psychologue , c’est comme cela que nous avons rencontré Linda Bendjafer (AULNAY) , macha allah , elle est for-mi-dable , un vrai rayon de soleil . Elle a vite décelé sa précosité (il était en CE2) bref , aujourd’hui , nous avons donc les outils en main,dont le fameux livre de JSF . Nous l’avons inscrit au théâtre , à des courts d’arts plastics, au foot (on aurait préféré la boxe ou le karaté !) … eh oui , pour des muzz , c’est pas courant mais ça marche , il faut se lancer , c’est bénéfique pour l’enfant . Aussi, il était scolarisé dans une école musulmane où il a eu des enseignantes et une équipe à l’écoute, des supers prof de Coran … maintenant ça va mieux .

    Réponse
  10. Sadaoui

    Je vous soihaite tout le courage possible!!avoir un enfant precoce est un handicap difficile a gerer pour l éducation nationale

    Réponse

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