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L’obésité : quelles causes ? quel traitement ?

L’obésité : quelles causes ? quel traitement ?

Quand on parle d’obésité ou de surpoids, on ne pense souvent qu’au caractère disgracieux mais l’obésité va bien au-delà de l’aspect esthétique. C’est une maladie « à part entière », avec ses causes, ses traitements et ses complications. Article écrit par Safia Bara, diététicienne.

L’obésité, fléau du 21e siècle

Quels sont les facteurs de cette pathologie ?

On pourrait penser que la cause de l’obésité se limite aux excès alimentaires ou au manque d’activité physique. L’alimentation entre évidemment en compte ainsi que la sédentarité mais il y a bien d’autres facteurs en cause.

En premier lieu, la génétique. Des adultes obèses auront plus de risque d’avoir des enfants obèses. Un excès de prise de poids ou un tabagisme pendant la grossesse favoriserait l’obésité infantile et par conséquent à l’âge adulte.

Des facteurs environnementaux entrent également en compte. La précarité et le statut socio-économique influencent l’apparition de cette pathologie. Le mode de vie : alimentation, sédentarité, sommeil ainsi que l’environnement des repas : rythme, durée, lieu (devant la télévision).

L’aspect psychologique et émotionnel a une grande influence sur la prise de poids. L’alimentation peut être une manière de gérer certaines émotions : ennui, tristesse, stress… Et conduire à des excès alimentaires. Aussi, certaines personnes ne sont pas à l’écoute de leurs sensations (faim, satiété, rassasiement) et par conséquent ont des consommations alimentaires inadaptées.

Enfin, la succession de régimes restrictifs inefficaces sur le long terme conduisent souvent à un surpoids de plus en plus important (effet yoyo).

L’obésité entraîne de nombreuses complications et devient un facteur de risque pour de différentes pathologies. Ainsi les personnes obèses ont un risque accru de maladies cardiovasculaires, de diabète, de troubles ostéo-articulaires, de pathologies gynécologiques, de problèmes respiratoires… Nous sommes bien loin de l’aspect purement esthétique et il s’agit bien de risque véritable pour la santé.

Une prise en charge  pluri-disciplinaire

J’ai remarqué dans ma pratique que parfois l’alimentation est correcte mais que la perte de poids ne suit pas. Dans ce cas, c’est qu’il y a d’autres blocages : soit l’activité physique est insuffisante, soit il y a un blocage au niveau psychologique. En effet, comme les causes de l’obésité sont multiples, le traitement ne peut se limiter à des conseils alimentaires ! La psychologie et l’activité physique entreront également en jeu.

Concernant l’aspect diététique, un régime restrictif ne sera pas efficace à long terme[Tweet « un régime restrictif ne sera pas efficace à long terme »]. Il s’agira plutôt de rééquilibrer l’alimentation : limiter les produits trop gras et augmenter la consommation de certaines familles d’aliments, comprendre et limiter les consommations hors repas, organiser des menus équilibrés etc… Mais sans frustration !

Au niveau activité physique, le coach pourra aider à se remettre progressivement en mouvement. Pas besoin de s’inscrire dans une salle de sport, prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, limiter les trajets en voiture, sortir, marcher, faire du vélo peuvent suffire dans un premier temps. L’objectif est de limiter la sédentarité et de devenir de plus en plus actif !

Le psychologue, quant à lui, aidera à comprendre dans un premier temps les causes de la prise de poids qui ne sont pas toujours évidentes, ou qui sont liées à un événement traumatisant. Il pourra également donner des conseils pour gérer les émotions qui entraînent des consommations hors repas (grignotages, compulsions).

La clé de cette prise en charge reste de procéder par étapes : se fixer un ou deux petits objectifs réalistes d’une séance sur l’autre. Ceci facilitera « l’observance » mais aussi  favorisera une bonne estime de soi lorsque les objectifs sont atteints.

Vers une prise en charge familiale à long terme

Les enfants dont au moins un parent est obèse, ont plus de risque d’être en surpoids ou obésité. Cela met en avant le facteur génétique certes, mais pas uniquement. En effet, ceci se révèle également chez des enfants adoptés, dans une moindre mesure (cf HAS, Septembre 2011, page 22). On peut en conclure que, au-delà des gènes, l’obésité se transmet par les habitudes de vie. On remarque parfois, lors d’hospitalisation dans des services spécialisés dans l’obésité, que le patient applique les conseils donnés et perd du poids. Mais, de retour dans son environnement, cela ne fonctionne plus.

C’est pourquoi, en plus de prendre en charge la personne atteinte d’obésité, il semble intéressant de traiter et prévenir toute la famille, bien que cela peut être contraignant à mettre en place. En effet, un parent en surpoids transmettra de mauvaises habitudes alimentaires à son enfant par exemple. Il ne s’agit donc pas uniquement de traiter le parent mais également d’accompagner le conjoint et les enfants pour que tout le monde reparte sur de bonnes bases.

Et cela prend du temps, il faut compter au minimum 6 mois de prise en charge, voire plusieurs années. N’oublions pas que l’obésité est une maladie chronique, ce qui signifie qu’elle évolue dans le temps, ainsi le suivi médical doit également être maintenu sur le long terme.

STOP aux régimes

obésité

Quand on a quelques kilos en trop, ou que l’on est franchement en surpoids, on pourrait avoir envie de perdre ses kilos rapidement en suivant le dernier régime à la mode : soupe aux chou, Dukan ou encore monodiète de raisin… Et cela pourrait être efficace… à court terme uniquement. Bien souvent après de tels régimes restrictifs, bien en dessous de nos besoins, on perd le poids indésirable. Mais cela s’accompagne d’une reprise totale des kilos perdus, voire plus, dès le régime fini.

La cause principale : une restriction trop importante qui engendre frustration et qui, au bout d’un certain temps, pousse à « craquer » et laisser tomber son régime. En même temps, l’organisme s’habitue à être « privé » et devient plus économe : il consomme donc moins d’énergie et stocke le surplus plus facilement.

Sans parler de l’impact sur l’estime de soi : lorsque l’on craque et laisse tomber son régime, un sentiment de culpabilité et/ou une baisse de l’estime de soi peut s’installer, ce qui peut pousser vers des grignotages ou des compulsions pour compenser. C’est le cercle vicieux des régimes.

Retour vers l’écoute de son corps et de ses besoins

Dans notre société d’abondance, nous sommes pour la plupart déconnectés de notre corps. Ainsi, on ne s’alimente plus pour combler un besoin physiologique : la faim. Nous mangeons par habitude, parce que « c’est l’heure », pour ne pas gaspiller, par gourmandise… sans être attentif aux signaux envoyés par notre organisme. Les signaux de faim et satiété ne sont parfois même plus reconnus ! Un travail sur les sensations alimentaires permet de se rappeler que s’alimenter est un besoin vital, sans pour autant négliger ses autres fonctions : convivialité, partage, plaisir… Il s’agira d’adapter ses consommations à ses besoins, en écoutant son corps mais aussi en appréciant pleinement, avec tous ses sens, les aliments consommés : manger en pleine conscience.

Quand on sait que l’obésité touche 18% des enfants en 2006, et que la prévalence a doublé depuis les années 90, il semble nécessaire de surveiller de près nos enfants et prendre les mesures nécessaires pour prendre en charge cette pathologie, en s’entourant de professionnels compétents.

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