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Le rôle du père dans la famille : 5 moyens de prendre sa place

Le rôle du père dans la famille : 5 moyens de prendre sa place

Prendre sa place, reprendre le rôle du père au sein de la famille est un problème que rencontrent beaucoup d’hommes qui sont ou vont devenir papa.

Souvenez-vous de ce jour où votre nouveau-né est arrivé au monde… Dans le contact peau à peau, votre épouse semblait déjà décrypter le moindre des besoins de votre nourrisson. Il reconnait en plus sa peau, son odeur, la sonorité de sa voix. Et vous êtes là sans l’équipement complet, sans ce côté paternel, à vous poser cette angoissante question : Et moi je fais comment ?

Alors que…soyons honnêtes ! Votre conjointe, elle, vous semble être faite pour ça, pour cette fonction maternelle, pour ce rôle de maman. Au point que vous seriez tenté de faire mine de ne pas avoir entendu votre bébé qui pleure de peur de lui briser une côte et un nez si vous vous aventurez dans un portage de secours, surtout durant ses premiers mois !

Cette petite phrase, qui met en doute vos capacités de devenir père, votre filiation paternelle, qui vous traverse l’esprit : « Je fais pas le poids, je vais faire une erreur. »

Et si tout ça n’était qu’une pièce de théâtre ?

Elle déraille la psy ?

Et si votre femme n’était que dans un premier rôle, et que doucement vous aviez à votre tour à saisir quel rôle endossé dans cette pièce ?

Pas convaincu ? Si votre femme vous donne l’illusion que le rôle de mère est aussi simple que d’inviter votre ami à une partie de Fifa à la maison pour le dégommer et en parler pendant 3 mois avec fierté. Elle a bien eu le temps de se faire à l’idée du bébé de façon abstraite et puis de façon plus concrète en goûtant aux plaisirs multiples et parfois très épicés de la maternité, de l’accouchement et de l’allaitement  !

Et détrompez-vous, elle présente bien la confiance, la tendresse, mais on verra plus loin dans cet article que l’illusion est bien trompeuse…

Mais revenons-en à ce qui nous intéresse le plus aujourd’hui : votre implication, votre engagement paternel. Prendre ou reprendre la place du père de famille ne vient pas du jour au lendemain. L’implication du père, son pouvoir paternel dans la vie de famille se construit, se nourrit, s’affirme et surtout… se questionne.

Des astuces existent pour saisir les complications de la fonction paternelle et se dégager de cette croyance que vous secondez madame ! Vous valez mieux que ça ? On est d’accord.

# 1 ETRE UN BON PAPA NE SE FAIT PAS DANS L’OMBRE DE MAMAN

Qui n’a jamais choisi la facilité en situation de crise ?

Imiter ce que votre épouse aurait fait dans la même situation, dans l’éducation des enfants, ça vous fait gagner du temps ! Et on sait combien il représente votre ennemi premier ce temps. Mais voir le clone approximatif de sa maman, tel qu’une assistante maternelle rappliquer en plein incendie émotionnel, en pleurs, est-ce si bénéfique que ça à votre relation père-fils (fille) ? Rien n’est moins sur.

Oui, votre femme a très certainement des compétences maternelles merveilleuses. Mais il est primordial qu’en tant que figure paternelle vous trouviez votre façon de faire avec les enfants, votre propre rôle paternel. On n’a pas la maman d’une part qui endosse le rôle et puis soudainement un coup de sifflet pour assurer un changement à la mi-temps !

En effet, trouver une façon de faire qui vous est propre donne à l’enfant cette possibilité sur le plan psychique de se sentir rassuré, d’avoir une image paternelle, une figure du père. La simple idée qu’il y ait deux façons de faire est indispensable pour le développement et l’éducation de l’enfant, pour son image de la famille.

Votre enfant ne demande qu’à vous sentir proche physiquement et disponible émotionnellement, à être présent, affectif, à votre manière et sans vous mettre aucune contrainte. Ceci va lui apporter un attachement sécurisé, un père aimant et attentionné.

« L’attachement est un instinct conduisant tout au long de la vie à avoir besoin d’être écouté entendu, compris et soutenu par une ou plusieurs personnes, considérées comme proches. »

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#2 ETRE UN BON PÈRE, ETRE UNE BONNE MÈRE : DES DOUTES ET DES QUESTIONNEMENTS IDENTIQUES

Lorsque l’Homme est empreint aux doutes, inconsciemment, il en vient à se comparer aux autres. Phénomène très répandu et très étudié en psychologie : la comparaison sociale.

A titre d’exemple…Vous êtes là à galérer pour vous occuper de votre enfant, à galérer avec votre rôle de père responsable. Vous vous demandez quoi faire pour qu’il en vienne enfin à arrêter de retourner l’appartement alors que vous lui avez dit 10 fois de ranger ses jouets quand il avait terminé ?

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Et là cette petite voix (que vous voudriez étouffer, enterrer pour toujours.) vient généreusement vous clamer haut et fort : « Tu es nul. Regarde comme elle a plus simple que toi avec eux. Jette l’éponge, de toute façon tu fais pas le poids. Tu es un mauvais père.»

Vous avez faux sur toute la ligne…

Comme vous, les mères veulent bien faire concurrence à la force de moineau de votre enfant pour retourner l’appartement lorsqu’elles sont aussi empreintes aux doutes, aux problèmes parentaux. Les mamans n’ont pas une capacité surhumaine à gérer toutes les situations-problèmes en un claquement de doigt. Tout ça c’est de la poudre aux yeux !

Preuve en est ces fous rires nerveux quand elles mesurent parfois l’inutilité du règlement de compte qu’elles viennent d’avoir où elles-mêmes n’ont pas cru à ce ton ferme et effrayant.

En réalité, cette petite voix en vous se nourrit de cette capacité qu’elles ont de vous illusionner. En jouant le rôle de la mère, du père…(cette pièce de théâtre, vous vous rappelez ?)

Endosser un rôle, se persuader que ce rôle est notre identité et le décliner en une série d’actions, ce n’est pas de la schizophrénie non non… C’est ce que les hommes et femmes mettent en place pour s’adapter aux nombreuses difficultés de la vie. C’est ce que les pères essayent de faire pour assumer leur rôle, pour être de bons pères de familles et ne pas être des pères absents.

Dans cette barque de la parentalité, au milieu de l’océan vous êtes deux à vous demander si vous arriverez à bon port, si vous allez être un père, une mère exemplaire. Mais peut-être a-t-elle mieux révisé son texte avant de monter en scène ? Peut-être qu’elle se donne du courage en testant ses capacités, en testant les différents rôles de mère… Une chose est sure : elle est en cours d’apprentissage, comme vous, afin d’être un bon père, une bonne mère.

#3 COMMENT VOTRE MODÈLE PARENTAL COMPLIQUE VOTRE QUOTIDIEN ?

Une grande partie de nos comportements sont en réalité la reproduction de choses que nous avons apprises. Vos parents ont constitué pour vous une série de modèles de bons pères et mères de familles, d’autorité parentale au travers de plein de situations quotidiennes. Et ça votre inconscient l’a bien capté !

Bon voilà chers papas une petite recette simple pour causer une troisième guerre mondiale dans votre foyer ou voire pire le divorce…: « Oui fin ma mère avec 5 enfants a jamais eu de mal et toi tu en as deux et tu pètes un plomb! ». Physiologiquement, vous la sentez la gêne ? Rien qu’à sentir la catastrophe naturelle qui se prépare en guise de réponse…

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Il faut vous comprendre…

Toute votre vie on vous baigne dans un environnement qui avait sa stabilité, son ambiance mouvementée mais votre mère, qu’Allah la protège, gérait bien sa vie ! Et là dans votre foyer tout semble prendre une tournure compliquée avec des réactions compliquées, des affaires familiales compliquées et ça, ça vous prend la tête, ce rôle de paternité, de père exemplaire, d’époux présent…

Même s’il est difficile de faire abstraction de ça, imaginez que votre couple entame une page blanche où vos bagages personnels, votre modèle paternel et maternel,  seront peut-être des objectifs de vie mais pas une vérité ultime dans cette entreprise paternelle et parentale.

Pour l’équilibre du couple et du foyer, il est souhaitable de ne pas comparer votre épouse à sa belle-mère. Outre l’aspect dénigrant que cela représente, cela impactera la perception que votre femme a de ses compétences maternelles, et a fortiori ses compétences en tant qu’épouse. En d’autres termes, impliquer l’héritage de vos grands-parents, votre modèle du rôle du père et de la mère, comme « bonne référence » peut fortement baisser l’estime que votre épouse a d’elle-même dans sa fonction symbolique de mère, dans le lien relationnel entre la mère et l’enfant.

Et on ne le répétera jamais assez…

L’éducation évolue selon son temps et son rythme. Notre époque n’a rien de comparable à celle de votre petite-enfance, de même que les rôles symboliques du père et de la mère. 

Voyez votre foyer comme une forteresse, votre mission est de la protéger, de protéger votre progéniture en étant de bons pères de familles, un père protecteur et un père affectueux.

Anas ibn Malik a dit :

«Je n’ai jamais vu personne qui soit aussi bon et compatissant envers les membres de sa famille que Mohammed.»

rôle du père

#4 VOUS ÊTES LA FIGURE PATERNELLE DONT ILS ONT BESOIN

« Les femmes sont douces. Les hommes sont autoritaires. »

Ceci illustre les rôles de genre, les schémas familiaux qui sont aujourd’hui bien ancrés dans la conscience collective, dans la conscience de nombreux pères et mères de famille au sujet de la place des pères et des mères.

Mais ce n’est pas simple pour autant, je le reconnais.

« J’en ai assez d’endosser le mauvais rôle, d’être celui qui incarne l’autorité. Elle en revanche, elle parle avec eux, elle les écoute, elle les console. Elle a le bon rôle.»

Il arrive régulièrement en consultation que des patients interrogés rapportent des doutes quant à leur façon de faire, quant au comportement du père et au rôle du père autoritaire.

Ma question alors : Et en quoi serait-ce un mal d’être une figure d’autorité parental pour votre enfant ?

Vous vous dites que c’est un mauvais moment à passer pour l’enfant et pour vous-même. Mais affirmez pleinement ce mauvais rôle d’autorité paternelle, de puissance paternelle, de toute-puissance.

Une autorité paternelle amenée sans crier et en explicitant votre demande permet de fixer les limites parentales. C’est extrêmement bénéfique et éducatif pour le (nouveau) papa. L’autorité paternelle c’est donner confiance, être une présence paternelle, être assez fort pour être un soutien pour lui et cela constitue la base de son équilibre, de développement de l’enfant.

Soyez à l’écoute des besoins de votre jeune enfant, qu’il soit proche de son père, suivez-le dans ses erreurs et ses réussites, et surtout…Faites confiance à votre instinct paternel, à votre fibre paternelle : vous saurez quand être le compagnon de jeu et de complicité, et quand incarner la fermeté pour pouvoir fixer les conduites paternelles à avoir.

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#5 L’AMOUR D’UN PÈRE EST UNE NECESSITE

On le sait aujourd’hui, l’importance des attitudes, du rôle du père envers son enfant dans le quotidien, dans la vie familiale a peut-être été trop souvent banalisée par le passé. L’absence de son père et l’absence de la mère impactent donc la vie de l’enfant sur le long terme.

Votre enfant se sert de votre lien relationnel, de la relation avec son père, du modèle maternel et paternel qu’on lui transmet pour construire son identité.

Vous en êtes un pilier, votre épouse en constitue un second et son environnement un troisième. Mais ce dernier ne pourra jamais substituer aux deux premiers, à la présence du père et de la mère !

D’ailleurs en thérapie, il arrive que des « grands enfants » bénéficiant d’un environnement satisfaisant souffrent encore de blessures narcissiques profondes causées par un manque d’amour, de protection, de confiance de la part de leur père ou d’un père absent.  

« J’aurais voulu qu’il croit en moi. Je voulais qu’il soit fier de moi. »

Plus que donner un cocon sécurisant et agréable aujourd’hui, en montrant à votre enfant des repères clés, des limites indispensables dans la vie et une affection incontestable de votre amour paternel. Vous l’armez d’une force importante face à ses épreuves dans sa vie future, que ce soit lors de son adolescence ou lorsqu’il sera devenu père/mère à son tour. C’est ce qui se met en place dans la vie de votre enfant lorsqu’il est élevé par son père, vous re-prenez donc votre rôle du père et votre place au sein de votre famille.

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A propos de l'auteur

Myriam Lahboubi

Myriam Lahboubi est psychologue clinicienne diplômée de l’Université Libre de Bruxelles, spécialisée dans la psychologie de la santé, conférencière et co-fondatrice de Nos TherHappy. Consultations : +32 484 62 57 57

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