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Les frères et sœurs, une folle aventure

Les frères et sœurs, une folle aventure

Retrouvez ici une chronique narrative de notre cher Bram’s sur les relations dans la fratrie !

Ah les frères et sœurs, si je vous disais que c’est une folle aventure, pleines de surprises, tantôt bonnes, tantôt mauvaises, me croiriez vous ? Je le vois en effet avec mes enfants : ils se chamaillent tout le temps, même lorsqu’ils sont sur le point d’aller se coucher, ils trouvent le moyen de se disputer. Et d’ailleurs à l’heure à laquelle je vous parle, les voici en train de se chamailler :

« Karim : Samira, sors de la douche !!! tu veux que je t’apporte une couette tant qu’on y est !!!

Samira : Lâches-moi, tu es toujours en train de vouloir prendre la douche au moment où j’y entre ! Pourquoi quand elle est libre tu n’y vas pas ?! 

Karim : Sors ou je te coupe l’eau chaude, vite !!!

Samira : Je vais le dire à maman si tu fais ça ! Maman, Karim ne fait que m’embêter ! Depuis ce matin la douche était libre ! ».
Ne les trouvez-vous pas mignons ? Que c’est beau l’amour fraternel. Cela me rappelle mon enfance, avec mes frères et sœurs. Nous nous chamaillions à longueur de journée, pour un oui ou pour un non. Nos parents nous décrivaient comme des enfants qui s’amusaient ensemble durant une heure et les 23 heures restantes, nous nous battions ; en somme c’était tout le temps la guerre.

Lorsque nous faisions une bêtise et que nos parents recherchaient le (ou les) coupable(s), nous nous adonnions alors à la délation car personne ne voulait être puni pour les fautes commises par autrui. Oui, comme vous pouvez le constatez la solidarité fraternelle avait ses limites : rien ne devait être colporter aux oreilles de nos parents tant qu’ils ne découvraient pas la bêtise. C’était même la règle d’or chez nous. Mais par moment, nous nous faisions du chantage en vue d’obtenir une quelconque satisfaction. Par exemple, ce pouvait être le fait de manger la part de gâteau de celui qui a commis la bêtise en échange de quoi, nous nous taisions de l’affaire.

Cependant, nos parents étaient plus intelligents que nous : ils connaissaient toutes nos ruses. Nous ne pouvions dès lors les duper. Un jour je leur ai même demandé comment faisaient-ils pour nous attraper en flagrant délit de bêtises, passible de la fameuse peine de « tu vas aller au coin ». Je n’ai eu aucune réponse de leur part. Nous en avions même fait une question primordiale à l’ordre du jour entre frères et sœurs, en l’absence de nos parents. Je me souviens que nous avions retourné la maison sans dessus dessous pour savoir s’ils avaient caché une caméra pour guetter tous nos faits et gestes durant leurs absences et ainsi nous attraper en flagrant délit de bêtises… mais en vain.

Je vous rassure, nous n’occupions pas uniquement notre temps à faire des bêtises. Nous ne cessions de chercher des jeux pour s’amuser, dans la joie et la bonne humeur même si cela se terminait très souvent en pleurs. Nous nous amusions et créions des jeux parfois à partir de rien, sinon grâce notre imagination. Nous échangions des moments de complicité, des sourires et aussi des pleurs, mais au fond, nous nous aimions… non, nous nous aimons toujours.

Quelle belle époque ! Je me souviens que nous étions dans la même école étant donné qu’il n’y avait pas une grande différence d’âge. Le mot d’ordre était simple « je te connais à la maison, mais dehors, on fait mine que l’on ne se connaît pas. Je te supporte déjà à la maison, je n’ai pas envie de te supporter davantage à l’école ». Grâce à cette méthode, mon grand frère a réussi à cacher à ses amis du collège que sa sœur fréquentait le même établissement durant 3 ans jusqu’au jour où la surveillante a cité deux fois le même nom en salle de permanence. Le pauvre, il ne pouvait plus faire mine de ne pas la connaître. Quand il me relate cette histoire, je ne cesse d’en rire. Qu’est-ce qu’on était idiot.

Mais bien que nous nous chamaillions et jouions quotidiennement ensemble, si une tierce personne venait à nous faire du mal, nous étions une véritable Team pour nous défendre. Telle était notre devise : ne jamais laisser un soldat à terre sur le champ de bataille, et ce quelques soient les circonstances. Et cette devise a prévalu tout au long de notre adolescence et prévaut encore aujourd’hui.

Nous étions petits, inconscients, candides. Nous passions notre temps à jouer, tantôt ensemble, tantôt en excluant nos sœurs des jeux. Et si elles se rebellaient, nous savions où faire mal : couper les cheveux de leurs poupées. Nous nous disions des mots méchants par moment du genre « je te déteste, tu n’es plus mon frère, je vais demander à papa de te jeter à la poubelle ». Nous ricanions entre nous quand l’un d’entre nous se faisait punir ; le malheur des uns fait le bonheur des autres. Malgré cela, nous étions inséparables et refusions d’être séparés ne serait-ce qu’une seule journée. Pour exemple, un jour l’une de mes sœurs voulait dormir chez mon oncle. Elle s’est résignée finalement à partir car elle ne supportait pas de voir sa sœur pleurer son absence.
Et aujourd’hui, aujourd’hui… nous nous remémorons le bon vieux temps où nous étions petits, à nous raconter à tour de rôle nos bêtises tout en riant aux éclats. Nos enfants nous entendent et rient de nos bêtises, nous demandant si grand-père et grand-mère nous punissaient. Parfois même nous leur disons de ne pas faire ce que nous faisions à leur âge.

Nous avons aujourd’hui tous grandi ; certains d’entre nous viennent de se marier tandis que d’autres ont déjà des enfants. Que le temps passe vite, nous qui étions inséparables comme les cinq doigts de la main. Nous nous aidions, écoutions et passions d’excellents moments, que ce soit durant notre enfance ou notre adolescence. Hélas aujourd’hui, chacun fait sa vie. Nonobstant nos soucis quotidiens, nous ne manquons pas de nous retrouver, tous réunis chez nos parents en compagnie de notre conjoint(e) et le cas échéant de nos enfants.

Maintenant que je suis devenu papa, je m’entends utiliser les mêmes phrases que disaient mes parents lorsque nous faisions des bêtises comme « non mais ho ! » ou encore « bon sang » ou enfin la phrase culte « vous allez me rendre fou ! ». Et quand j’en parle à mes parents, ils me disent « je te l’ai dit, tu devras t’armer d’une très grande patience avec tes enfants comme nous auparavant ». Je les vois constamment faire des bêtises et les attrape en flagrant délit de bêtises, comme mes parents… finalement, ils n’ont jamais pas posé de caméra de surveillance quand nous étions petits. Simplement que mes parents faisaient des bêtises tout comme moi quand je l’étais. Et aujourd’hui mes enfants se demandent comment je fais pour les voir en flagrant délit de bêtises, passible de la fameuse peine de « tu vas aller au coin ». Coûte que parfois, ils arrivent à passer entre les mailles du filet parental. Mais au fond, leurs bêtises me font rire et pour rien au monde je ne les abandonnerai ; je les aime trop, ils sont ma chair, mon cœur et le prolongement de ma vie.
Pardon, revenons sur terre, j’aperçois que mon fils veut couper l’eau chaude à sa sœur, je vous laisse. Je dois impérativement intervenir pour alléger mon épouse des chamailles de nos deux petits monstres.

« Moi : Karim, viens ici, arrêtes d’embêter ta sœur immédiatement.

Karim : Mais papa, je n’ai rien fait, depuis tout à l’heure elle est dans la douche alors que moi blablabla… ».

Bram’s

A propos de l'auteur

2 commentaires

  1. Marie

    Barakallahoufik, c’est vrai que quand on est parent, on a tendance à oublier les enfants qu’on était.

    Réponse
  2. madeleine O'deen

    Salam Aleikoum,

    hahahaha les rapports frères/soeurs ect… ont l’avantage de mettre de l’ambiance dans la maison. Que ferions nous sans eux !

    Barakhallahoufik pour cet article,

    Réponse

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